Inclusion et usages responsables
Claude Terosier
Fondatrice de Magic Makers
85 % des métiers de 2030 n’ont pas encore été inventés (Étude Dell et l’Institute for the Future, 2017). Le numérique transforme la société à grande vitesse : travail, processus de production, façon dont nous communiquons, voire manière dont nous pensons. Aujourd’hui, le pouvoir appartient à ceux qui conçoivent les solutions que nous utilisons au quotidien. Solutions qui influencent ce que nous achetons, l’information à laquelle nous accédons et même le choix de ceux pour qui nous votons.
Notre système éducatif doit s’adapter pour préparer les citoyens à cette complexité croissante, leur apprendre à décrypter ce qui est en jeu quand ils cliquent sur un lien sur internet ou quand ils renseignent leurs données personnelles. Créer une application n’est pas magique : c’est le fruit du travail d’une personne animée par une intention. Nous devons être en mesure de questionner cette intention. Nous devons démocratiser la capacité des citoyens à devenir des acteurs responsables du numérique, pour qu’ils soient en mesure d’imaginer et concevoir les bonnes réponses aux défis de notre monde : le changement climatique ou les inégalités pour ne citer qu’eux. Un jeune qui a compris comment on peut entraîner un programme d’intelligence artificielle pour traiter massivement des données et résoudre un problème de société devient une partie de la solution.
La France a intégré la programmation dans les cursus scolaires du collège depuis 2016. Il faut aller plus loin et débuter dès le primaire, avec des outils adaptés comme le logiciel Scratch créé par le Massachusetts Institue of Technology (MIT) des démarches pédagogiques éprouvées, comme celle que nous avons développée chez Magic Makers. Aux côtés des pouvoirs publics, les entreprises ont, elles aussi, une responsabilité à assumer. Toute initiative visant à faciliter cette transition est nécessaire voire déterminante.